Union des musulmans des Alpes Maritimes

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ARTICLE DIRECT MATIN LE LUNDI 16 NOVEMBRE 2015 :
OTMANE AISSAOUI, PRÉSIDENT DE L’UMAM "UNE POIGNÉE DE FOUS"

Deux jours après les attentats meurtriers qui ont frappé la capitale, le président de l’Union des musulmans des Alpes-Maritimes (Umam), Otmane Aissaoui, a répondu aux questions de Direct Matin édition Côte d’Azur. L’occasion pour l’imam de la mosquée Ar-Rahma, le plus grand lieu de culte musulman de l’Ariane, à Nice, de dénoncer une "fusillade aveugle" synonyme de nouvel "acte de guerre".
 
Qu’avez-vous ressenti en apprenant ce qu’il s’était passé à Paris, vendredi soir?
Malheureusement la même chose qu’en janvier dernier, lors des attentats à Charlie Hebdo, à savoir une très grande tristesse. Il y a un sentiment de rejet de ce terrorisme. On se sent en détresse. C’est un nouvel acte de guerre qui vient d’être déclenché contre nous, les Français. C’est intolérable.
 
Quels messages souhaitez-vous faire passer?
Je tiens d’abord à exprimer mon soutien auprès des victimes. C’est un moment de deuil, on ne peut être que solidaire. Je souhaite m’associer à la douleur de toutes les personnes qui souffrent dans le monde entier. Ensuite, je veux m’adresser aux responsables de notre pays. On doit se demander comment on en est arrivé à cette véritable boucherie. Les politiciens, les élus, les responsables religieux mais aussi les intellectuels ont un travail de fond à fournir pour que cela ne se reproduise plus jamais. On ne doit pas tolérer une autre faille, d’autres erreurs, qui pousseront à mettre en danger la sécurité des Français. Il faut assumer nos responsabilités pour mettre le doigt sur nos erreurs de langage, de positionnement, de stratégie, pour pouvoir éradiquer ce problème qui nous touche dans nos quartiers et dans nos villes. Je le répète, on ne peut pas, on ne doit pas tolérer ça.
 
Craignez-vous une montée en puissance des amalgames concernant les musulmans?
En effet, nous avons peur. Certaines personnes ont tout mélangé après les attentats à Charlie Hebdo. J’espère que l’union française permettra à chacun un retour à la raison. Nous devons rester unis face aux amalgames et face à la stigmatisation. Ce terrorisme n’a ni religion, ni couleur, ni pays. Cette union doit nous porter vers l’espérance. On ne peut pas laisser une poignée de fous mettre la cohésion sociale et le vivre ensemble en péril. Les musulmans français sont aussi touchés dans leur chair. La preuve, cette fusillade aveugle n’a pas fait la différence entre un musulman, un chrétien, un juif, un bouddhiste ou un athée.
 
A Nice, Le 16 novembre 2015
 
Union des Musulmans des Alpes Maritimes
 

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Article Direct Matin du 16 novembre 2015